L’espoir sur le rivage

Roman

Presse de la Cité, juin 2023

Tout pour être heureuse…

A trente-sept ans, Auréliane vit avec Fabien, riche entrepreneur, dans leur superbe maison de Normandie. Derrière le sourire et le bonheur de façade, les coups du mari et le déni de la jeune femme. Elle, l’experte en biochimie marine, aux dix années d’études reléguées au placard pour se dédier à son couple, avait un rêve : commercialiser des algues alimentaires. Il n’est pas trop tard pour le réaliser. Une ultime scène de violence la pousse à tout quitter. Cap sur la Bretagne, Roscoff et le penty de sa grand-mère.

Pour l’enfant qu’elle porte, Auréliane va retrousser ses manches. Et ne surtout ne plus jamais subir. Elle va croiser l’amitié, la solidarité, un cuisinier inventif et tout un monde prêt à suivre celle que l’on croyait fragile.

Reste Fabien…

Magnifique et plein d’espoir, un parcours de vie hors norme tiré d’une histoire vraie.

Extrait

Dehors, le gravier vient de crisser. Craquement si caractéristique. Auréliane est déjà au garde-à-vous ; elle replie en hâte le plaid, se félicite de savoir émerger si promptement des limbes du sommeil pour donner le change, cette impression d’activité. L’avantage d’une maison musée : tout est toujours si parfait qu’il suffit de ne jamais rien toucher. De s’y mouvoir en éternelle visiteuse. Se contentant de passer un doigt sur le plateau de la cheminée ou les moulures des portes pour y recueillir une poussière sableuse, rapport à la plage, qui n’a guère le temps de s’incruster. Donc le crissement. Auréliane est prête à se conformer à l’humeur de la grande silhouette qui se dessine dans l’allée. A chaque fois, elle espère. C’est plus fort qu’elle. Cette fois peut-être, sera-t-il comme avant ? L’homme qu’elle a épousé il y a huit ans. Pourquoi la traverse une lecture de son enfance qui l’avait laissée terrorisée sous la couette : Dr Jekyll et Mr Hyde ?
Elle pourrait rire de ce souvenir.
Elle pourrait.
Elle pourrait fuir aussi.
Elle pourrait.

Ils en parlent…

Les Etés de Grande Maison

A lire absolument

L’espoir sur le rivage

de Nathalie de Broc, éditions Presses de la Cité

Pour Auréliane, il y a la vie d’avant et la vie d’après.

La vie d’avant est faite de peur et de coups, et de cet amour fou qui excuse tout, qui justifie la dépréciation, l’enfermement moral et les séjours à l’hôpital. Ces coups qui reviennent toujours, malgré les promesses et les roses rouges, pour un détail insignifiant ou même pour rien. Ces coups répétés qui lui ont fait oublier qu’elle avait un bel avenir de scientifique avant de tout plaquer pour ce grand amour délétère.

La vie d’après, c’est la renaissance, la reconstruction auprès de sa chère grand-mère, bretonne rugueuse de la pointe, qui fut, sans doute, son seul port abrité.

Elle a su fuir, un jour, en un ultime mécanisme de survie. Et, très vite, par nécessité d’abord, elle renoue avec cette passion étudiante qu’elle avait développée et que les coups avaient enfouis. Elle se redécouvre, se reconstruit autour de ce projet qui prend vie et lui insuffle la force d’avancer et de s’entourer.

Alors oui, il y a la vie d’avant et la vie d’après. Mais elles s’entremêlent, influent l’une sur l’autre. Et si Auréliane emporte en Bretagne une étincelle de vie, elle y retrouve aussi le danger, tapi, insidieux, qui lui rappelle sans cesse qu’elle fut une femme battue.

La grande force de Nathalie de Broc est d’avoir su, dans une histoire tirée d’un personnage réel, décrypter les mécanismes psychologiques de la violence conjugale qui tue entre 120 et 150 femmes chaque année.

Un roman prenant qui mêle le drame et la légèreté et que l’on referme seulement à la dernière page.

Pascale Désagnat

Source d’inspiration

Celle qui m’a inspirée la seconde partie du livre à l’origine de l’aventure d’Algoplus à Roscoff.

Au travail !

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