Marianne Maury Kaufmann crédit photo Eytan Jan

Vider son sac… Gérard Chevalier

Difficile d’avoir autant la pêche que Gérard… Dans sa tête, cela fourmille. Des projets jusqu’à plus soif. Gérard a tout connu, des plateaux de cinéma aux succès littéraires. Un raccourci un peu saisissant mais qui traduit son appétit jamais rassasié. Le cinéma d’abord, ou plutôt les séries à succès aux grandes heures de la télévision, dans les Gens de Mogador, Arsène Lupin, Vidocq… avant de se mettre lui-même au scénario de longs métrages ; une seule épine dans le pied mais ô combien douloureuse, pour son blues du crapaud. Film qu’il a joué, mis en scène et qui, finalement n’a jamais été distribué. Il en parle encore, évoque ses 20 années d’acharnement pour peu de résultat à part quelques séances privées où quelques happy few ont pu visionner ce long métrage sorte d’alien foutraque, totalement hors norme qu’on ne saurait glisser dans aucune case dans un monde où ces dites cases font la loi. Pas assez d’argent, pas assez d’appui. Bref le blues du crapaud demeure méconnu. Mais Gérard n’en tire aucune amertume, il a trop de cordes à son arc.

Il a commencé comme artiste peintre, a travaillé en tant que maquettiste avec les plus grands architectes pour des projets aussi prestigieux que la Tour Montparnasse ou la faculté des Sciences puis la passerelle avec le monde artistique s’est dessiné tout naturellement. Et quand je lui demande combien de temps il a été acteur, sa boutade ne tarde pas :

Quand on commence à être acteur, on finit sa vie avec…

Et pour « finir » en beauté avec les rôles, il a prêté sa voix, grave, profonde, enrobante pour des documentaires historiques, animaliers, avant de basculer dans la littérature.  Pour cela aussi, une liste de titres longue comme le bras : 18 dont notamment sa série, foutraque aussi tant qu’à faire ! car l’humour chez Gérard est une marque de fabrique omniprésente, sur un chat qui dénoue des énigmes policières : Catia et nous offre quelques pépites que ne renierait pas le dialoguiste Michel Audiard :

Quand on est mort, on en sait pas qu’on est mort… c’est pour les autres que c’est difficile. Quand on est con, c’est pareil ! in Ron-Ron ça tourne (Éditions Palémon).

Le pois chiche de sa cervelle a dû se coincer dans un sinus… in Miaou, Bordel ! (Éditions Palémon).

Il a même essayé de négocier avec les Chinois pour l’adaptation d’un de ses scénarios, devenu un livre : la magie des nuages. L’aventure a capoté pour des exigences ingérables du côté de Pékin. Mais cela ne l’empêche jamais de remonter en selle et n’entame surtout pas son appétit de projets… il me les énumère avec une gourmandise mêlée d’évidence :

– Mon premier roman fantastique sort dans dix jours…

 

Sa technique pour continuer encore et encore ?

 

Je me réveille le matin et je me dis chouette… chaque jour je m’éclate !

 

Posologie : à décliner sans modération.

 

Nathalie

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