“EN TRANSIT”- Episode 1
28 mars 2020, douzième jour de confinement.
Je reconnais que c’est un peu gonflé de donner pour titre à un journal de confinement : “En Transit”, sachant que ce mot induit un déplacement entre un point A et un point B. Géographiques ou non. Bien sûr, j’aurais pu lui substituer : en crise. Certainement le mot le plus utilisé depuis des mois. Mais transit me paraissait plus porteur d’espoir. Il a un petit côté aéroport, bagages, voyages, passage… transformation. Il en a d’ailleurs la même étymologie latine : transes : entre deux. Et son équivalent en grec est … métamorphose !
Nous sommes donc ces voyageurs entre deux points. En transit. Oui, nous, les confinés, les stoppés dans leur mouvement, nous allons vers quelque chose d’autre, que nous le voulions ou non, que nous l’acceptions ou pas. Un « mouvement » inéluctable, dont nous sommes loin de mesurer l’ampleur. Il y aura un avant et un après ce foutu Covid-19. Nous ne serons plus jamais les mêmes. Et lors de ce transit forcé, à quoi sommes -nous confrontés ? : à l’expérimentation grandeur nature du présent. De plein fouet certes, sans quasi le choix. Avant, nous avions l’excuse de ne pas en avoir le temps, nous pouvions tranquillement et (presque) sans culpabilité nous retrancher derrière : ah ! Si seulement je pouvais faire une pause…
“Les gars, vous pouvez !” la pause vous est servie sur un plateau.
Ne pas avoir d’autre choix que de réinitialiser notre système interne. Et dans la foulée réinitialiser notre ancien monde ? Il se pourrait bien que ce soit notre grande chance…
Malgré nos failles, nos faiblesses, nos craintes. Mais avec nos forces aussi, nos ressources insoupçonnées, nos trésors d’inventivité, nos systèmes D à breveter.
Bon, on s’en sort plus ou moins bien. Aucun jugement. Nous ne sommes pas égaux en lieux de confinement, en configuration de famille, en télétravail, en tempérament. Il y a, il y aura de grands moments de blues, des grasses matinées sous la couette qui se prolongeront en grasses journées, (et alors ?) des angoisses à réentendre pour la énième fois le nombre de morts, le comptage officiel, ou l’officieux pire encore, les perspectives, l’horizon à court terme ; l’inquiétude pour nos proches devenus soudains si lointains et inaccessibles. Mais il y a, il y aura aussi des moments de grâce. Les applaudissements de 20 heures à l’attention de tous ceux qui nous dorlotent, veillent sur nous, le personnel hospitalier et tous ceux qui continuent de travailler … pour nous. Les rendez-vous au balcon pour chanter l’opéra, déclamer Racine, offrir un concert de violoncelle. Les thés partagés sur WhatsApp, les apéros en Face Time, les vidéos hilarantes de nos travers. Ou les amis qui font le seul kilomètre autorisé de la journée pour venir vous déposer des muffins sans gluten devant votre porte et repartent sans rien demander en retour.
Au comble de cette solitude contrainte, nous est « offert » d’élever notre niveau de conscience des autres et de nous-mêmes. De franchir « ensemble » ce passage.
D’expérimenter chacun chez soi, à sa façon, son rythme mais sur une même échelle planétaire (nous serions plus de deux milliards confinés pareillement) les rites initiatiques des anciennes civilisations, lesquels aidaient à franchir des étapes de la vie vers une nécessaire… métamorphose.
Recette des muffins sans gluten…
Recette des muffins sans gluten…
Pour 4 personnes :
- 100g Fécule
- 0,5 sachet Levure chimique sans gluten
- 50g Beurre
- 80g Pépites de chocolat
- 1 Demi-pot de yaourt
- 1 Oeuf
- 80g Sucre en poudre
Préchauffez le four à th. 6 (180 °C). Faites fondre le beurre et réservez.
Fouettez l’œuf entier avec le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Ajoutez la fécule et la levure et mélangez bien.
Incorporez le demi yaourt et le beurre fondu puis les pépites de chocolat.
Versez la pâte dans des moules à muffins puis enfournez pour 20 min environ. Laissez refroidir avant de démouler. Servez tiède ou froid.